« Divisée, malmenée, muselée depuis 2020, l’opposition ivoirienne se retrouve impuissante, certains diront inactive face à un RHDP conquérant et sûr de lui. Il est essentiel pour une démocratie, que l’opposition puisse réagir, faire entendre sa voix, surtout à l’orée d’une élection présidentielle, source particulière de tensions et de passions. Les conflits électoraux ne sont pas une fatalité et le peuple ivoirien ne veut plus que le terme ‘’élection’’ puisse rythmer avec violences, terreur et morts. Il aspire à l’unité, à la paix, à un Etat de droit et refuse de vivre une nouvelle déflagration électorale ». Ainsi est justifiée la création de la plateforme Rassemblement pour l’Alternance Pacifique en Côte d’ivoire (RAP-CI). Portée sur les fonts baptismaux le 10 juin 2024, il a été présenté au public le mercredi 12, au Palm-Club Hôtel. La Présidente Simone EHIVET GBAGBO y a donné sa vision sur les réformes indispensables pour des élections transparentes, justes et inclusives en Côte d’Ivoire. « Il faut nettoyer la liste électorale, la Constitution elle-même devra être revisitée. Nous disons qu’il faut sortir les partis politiques de la CEI pour en faire une institution neutre. Le nombre de députés par circonscription, le nombre de communes… », a-t-elle indiqué.
Pour la Présidente du MGC, il est temps de passer à l’étape de la réflexion commune pour aller à la négociation avec le pouvoir afin d’aboutir, avant les élections, à un consensus. « Nous lançons un appel, non pas seulement aux partis politiques, mais aussi à toutes les organisations de la société civile pour que les réflexions démarrent très vite. Le travail nous attend », a insisté Dr Simone EHIVET GBAGBO.
Présidé par Danielle Boni CLAVERIE, le RAP-CI est composé de quatre partis politiques et d’une plateforme de la société civile qui regroupe 34 mouvements. Il y a l’Union Républicaine pour la Démocratie (URD) de Danièle Boni-Claverie, le Rassemblement pour la Paix, le Progrès et le Partage (RPP) dirigé par le Pr DOUMBIA Tiémoko, l’Union pour la Démocratie et la Paix (UDP) conduit par Gbamenin TRA BI, le REVS dirigé par N'GORAN Koffi Norbert et la PEC-CI, plateforme de la société civile dont le président du conseil d’administration est EBRIN Yao Rémi.
Outre la Présidente du MGC, de nombreuses autres personnalités ont honoré cette cérémonie de leur présence, notamment Affi N’GUESSAN du FPI, la ministre Angèle BOKA représentant le PPA-CI, BLI Rosselin représentant le COJEP, Pulchérie GBALET de l’Alternative Citoyenne Ivoirienne (ACI), AKA Ahizi du PIT et Dr Boga SAKO, la FIDHOP.
La représentante du PPA-CI et le président du FPI ont, tous les deux, rappelé l’importance de l’union de l’opposition pour contraindre le RHDP à de meilleurs sentiments afin d’éviter le pire au pays. La présidente du RAP-CI a indiqué que 19 pays africains vont connaître des élections cette année. « Beaucoup d’entre elles ne seront ni transparentes, ni justes, ni concurrentielles. Des morts, toujours des morts » a-t-elle regretté. Selon elle, la fraude devient un savoir-faire de plus en plus sophistiqué, alors que le peuple réclame de véritables élections. Affirmant que l’angoisse est grande au sein de la population, elle a soutenu que si l’opposition ne veut pas être comptable des troubles qui pourraient advenir en 2025, elle doit se faire lanceur d’alerte et parler d’une seule voix.